Ce cours se propose d’observer les rapports de la peinture avec la mémoire et la politique. Nous choisirons un angle spécifique : la traversée de six décennies, des années 1960 à 2020, sera envisagée sous le regard de Gerhard Richter. L’artiste allemand a incarné une vision critique, réflexive, en somme « à distance » de la modernité, portée par une remise en cause de la peinture par la photographie. À travers cette confrontation avec ce que Walter Benjamin a appelé « l’ère de la reproductibilité technique de l’œuvre d’art », Richter n’a eu de cesse de poser la question de la mémoire et de la politique : la mémoire est celle de la guerre et de l’holocauste au moment du « procès des pères », et la politique s’y articule subtilement, sans prises de position polémiques, à travers des références souvent volontairement intempestives à l’histoire récente.
Que cette réflexion soit encore actuelle aujourd’hui ne fait aucun doute. Il n’y a qu’à observer l’irruption de la culture du numérique dans la production artistique au XXIe siècle. Le cours ne sera pas strictement monographique. Plutôt que de travailler sur Richter, nous travaillerons avec Richter. Son œuvre nous offrira un point de vue sur les XXe et XXIe siècles. À partir d’elle, nous étudierons une histoire riche, de Sigmar Polke à Wolfgang Tillmans, d’Andy Warhol à Ellsworth Kelly, d’Isa Genzken à Rosemarie Trockel ou Catharina Grosse en passant par des écrivain·es et philosophes comme Theodor W. Adorno, Ingeborg Bachmann ou Alexander Kluge.
1er semestre : 30 septembre au 21 décembre 2024
2e semestre : 20 janvier au 12 avril 2025
Crédit photo : Ali Arkady