Ce cours est construit sur la base théorique de la pensée décoloniale, les théories postcoloniales, l’histoire connectée et les transferts culturels. Il cherche résolument à se mettre à distance des récits hégémoniques et de la dichotomie centre-périphérie. Des séances participatives seront consacrées à analyser la production d’artistes tel·les que l’Argentin Xul Solar, le Lituanien Lasar Segal, la Mexicaine Frida Kahlo, la Péruvienne Julia Codesido, la Chinoise Chen Hong, l’Ukrainien Boris Kriukow ou encore l’Indien Sudhir Patwardhan. Ces séances alterneront avec des cours théoriques nourris de la lecture de textes majeurs dont ceux d’Enrique Dussel, Zulma Palermo, Partha Mitter, Sanjay Subramanyan, Gloria Anzaldúa, Nestor Garcia Canclini, Serge Gruzinski, Walter Mignolo, Catherine Walsh, Michel Espagne, Dipesh Chakrabarty, Andrea Giunta.
Tout en mobilisant différentes approches – les théories postcoloniales, la pensée décoloniale, les études de genre, les études subalternes – qui aident à contourner les canons et les méthodologies hégémoniques, le cours proposera une réflexion sur des thématiques diverses telles que : dialogue et transmutation, genre, identité et appartenance, indigénisme, hybridité et métissage, temporalités multiples et décentrement.
Ce cours portera sur la création en déplacement – migrations (exils), voyages –, dans une perspective mondiale aux xxe et xxie siècles. En décentrant l’Europe, il examinera les réseaux multiples de la mondialisation, en remettant ainsi en question les compartimentations géographiques dans l’étude de l’histoire traditionnelle de l’art. Il mobilisera des concepts pour penser des histoires connectées autour de la création artistique, comme l’appropriation et la réception, et s’attachera à dresser un panorama de l’art du monde. Un panorama horizontal selon la proposition de Piotr Piotrowski, reflétant au maximum la production artistique du globe dans sa pluralité et sa diversité. La création dans des métropoles telles que México, Mumbai, Dakar, Buenos Aires, Istanbul, São Paulo, New York ou Shanghai sera étudiée dans ce dessein.
À partir d’un corpus d’oeuvres, des concepts clé seront introduits – exil, migration, diaspora, déplacement – en mobilisant les travaux de chercheur·euses tel·les Edward Saïd, Burcu Dogramaci ou encore Kobena Mercer. Des séances thématiques conçues de manière indépendante seront consacrées à l’analyse de l’oeuvre d’artistes tel·les que Gertrudis Chale, Carl Meffert, Grete Stern, Abidine Dino, Ellen Thorbecke.
1er semestre : 30 septembre au 21 décembre 2024
2e semestre :20 janvier au 12 avril 2025