Il faut ralentir ! Tel est le mot d’ordre contre la fuite en avant d’un monde productiviste à l’agonie. Mais de quelle accélération parlons-nous ? Et pourquoi les artistes ont-ils et ont-elles été investi·es de la mission de produire et justifier la décélération sous les auspices d’un retour du spirituel ou de la résonance avec le vivant ? Il est aujourd’hui impératif de comprendre comment les arts plastiques et les arts du mouvement pensent une critique du temps social au-delà des formes déjà éprouvées de l’anti-modernisme. Si certains courants d’avant-garde étaient favorables à l’accélération au nom d’une émancipation des femmes et des hommes vis-à-vis de la tradition, ils en montraient paradoxalement les limites, les failles, les échecs : l’accident, l’interruption, la désynchronisation, la stase, etc. Il faudra donc explorer les rythmes et les temporalités dans l’art à travers une histoire des contretemps, des saccades, des résistances à l’amplification du mouvement, aussi marginales soient-elles dans nos sociétés. Nous articulerons les objets et méthodes de l’histoire de l’art avec des concepts issus des sciences sociales, afin de mieux soulever les paradoxes de la modernité tardive.
1er semestre 04 octobre au 20 décembre 2023 (pas de cours le 1er novembre)
2e semestre 22 janvier au 12 avril 2024